Yes You Web!

Publié le 9 janvier 2021 —

Amazon, Apple, Google, Facebook, nous sommes cernés par les GAFA. Autant d’un point de vue professionnel, je suis obligée de composer avec Facebook et Google ; autant d’un point de vue personnel, j’essaie de faire attention et de m’en passer.

Dans cet article, nous allons parler des différents services Google puis nous allons voir pourquoi continuer avec Google n’est pas le plus sécure ni éthique des comportements. L’idée n’est pas de tout quitter ou de critiquer pour critiquer mais de savoir à quoi on s’expose pour faire des choix en toute conscience, sachant que les services Googles sont très séduisants car gratuits, variés et faciles à prendre en main.

Pour aller au bout de la démarche, nous vous proposerons prochainement des solutions alternatives à Google. Pour vous donner un avant goût, j’utilise Google pour vérifier le SEO des sites que je suis, les pages Google My Business… mais pour toutes mes autres requêtes, même professionnelles, j’utilise Youcare, un moteur de recherche caritatif. En 2 mois, j’ai effectué 1 120 requêtes qui ont servi à retirer plus de 5,5 kg de plastique des océans (mais vous pouvez choisir de soutenir une autre cause !). Vous noterez le petit onglet Google qui permet de changer quand le résultat ne nous convient pas.

Yes You Web!

Un peu d’histoire…

Google est né de la rencontre de deux étudiants en Informatique à l’Université de Standford (USA), Larry Page et Sergey Brin. L’idée originale, qui comme souvent, commence dans un garage californien, était de lister et organiser les pages d’internet via un algorithme. Le succès a été fulgurant et Google est né en 1998.

Fin 2000, Google lance son service de mots clés sponsorisés, Adwords, basé sur des enchères. Cette fonctionnalité va permettre de monétiser la plateforme, d’engranger énormement d’argent et donc de développer de nouveaux services.

En poursuivant son développement et en rachetant Android en 2005, Google est devenu l’incontournable d’Internet : emails, cartographie, recherche, vidéos, navigateur web, cloud, système d’exploitation mobile… Google est leader dans tous ces domaines.

Et dire qu’au début, leur signature était « Don’t be evil » pour souligner les mauvaises pratiques de Microsoft. On peut dire que dans ce domaine, l’élève a largement dépassé le maître !

Google est presque partout

Google propose plus de 200 services aujourd’hui, cela va permettre de réaliser pour ceux qui ont encore des doutes combien Google est partout. Alors nous n’allons pas tous les détailler ici, seulement les principaux.

  • Google search : le moteur de recherche compte en France 92% des parts de marché, pourcentage qui monte à 97% pour les recherches effectuées depuis des mobiles.
  • Google chrome : le navigateur web est utilisé pour 60% des visites. Il a rapidement détrôné Safari et Internet Explorer pourtant installés par défaut sur les PC et Mac.
  • Gmail : depuis avril 2019, Gmail est également la 1ère boîte email utilisée avec 28% des parts de marché.
  • Google Drive avec ses Google Docs, Google Sheets, Google Slides, Google Forms…
  • Google Maps & Waze
  • Android
  • Google Play store
  • Youtube
  • Google analytics, Google Tag Maager, Search Console…
  • Hangout
  • Blogger
  • Chromecast
  • Google Translate
  • Photos
  • Google Fonts

Vous en voulez encore ? Vous pouvez retrouver la liste complète ici.

Ces raisons qui me donnent envie d’éviter Google

Cette liste n’est pas exhaustive mais voici les principales raisons qui me poussent aujourd’hui à faire attention.

Le respect de la vie privée

Alors de loin, c’est la meilleure raison d’éviter Google car il se moque ouvertement du respect de votre vie privée. Dès que vous utilisez l’un de ses services, vous donnez des informations sur votre comportement et des données personnelles que Google s’empresse d’enregistrer et de revendre.

Prenons l’exemple de votre téléphone, vous êtes localisés toute la journée… Le truc qui m’agace personnellement, c’est d’aller chez Castorama et le lendemain de recevoir une alerte sur mon téléphone me demandant si ma visite était bien et si je veux ajouter des photos à la page Google My Business de Casto ? Bien sûr, je pourrais couper la géoloc mais c’est utile pour utiliser Google Maps…
Avec les objets connectés, ils savent à quelle heure vous allez vous coucher, si votre maison est vide ou non…
Ils suivent même vos conversations. Ca ne vous est jamais arrivé d’échanger sur un sujet avec un ami, en parlant de vacances par exemple et de recevoir des publicités ciblées le lendemain ?
Avec Gmail, ils savent ce que vous achetez ou avez envie d’acheter en lisant vos emails.
Et dire qu’on se plaint des caméras dans les rues ou du tracking de l’appli AntiCovid alors que nous donnons librement accès à toutes ces données personnelles à de nombreux supports.

Des exemples comme ça, il y en a des tonnes… C’est pour cette raison que nous vous donnerons dans un prochain article des conseils pour arrêter cette hémorragie de données. Quitte à ce qu’elles valent de l’argent, autant nous donner le choix de les monétiser nous-mêmes plutôt que d’enrichir Google.

D’ailleurs, en septembre 2019, YouTube donc Google a écopé d’une amende de 170 millions de dollars aux États-Unis pour violation de la vie privée des enfants en utilisant leurs données.

La censure

Dans la mesure où Google contrôle les résultats sur son moteur de recherche, la censure est le problème clé de Google : trouver le bon équilibre entre protéger les utilisateurs des contenus négatifs tout en protégeant les principes fondamentaux de la liberté d’expression. C’est une problématique que l’on retrouve également sur les réseaux sociaux avec par exemple la polémique générée par la suspension du compte de Trump par Twitter.

Nous ne prendrons absolument pas parti sur ce sujet , mais sachez qu’une présentation de recherche interne a été divulguée à Breitbart News (media ouvertement pro-Trump) : « The good censor ». Selon les auteurs du document, la mission de Google devrait désormais être de «créer des espaces bien ordonnés» où règnent «la sécurité et la civilité».

Au delà de toute considération personnelle, vous voyez bien le problème. En Chine par exemple, Google a commencé à travailler sur un algorithme modifié pour essayer de coller avec le régime mais cela a finalement été abandonné et Google, comme des milliers d’autres sites occidentaux, est inaccessible.

Leur position de quasi-monopole

Les procès s’enchaînent et Google doit régulièrement mettre la main au porte-monnaie face aux accusations d’abus de position dominante et de pratiques déloyales envers la concurrence. Voici quelques exemples :

En 2017, l’Union européenne punit Google d’une amende record de 2,42 milliards d’euros. Google était accusé d’abus de position dominante dans la recherche en ligne afin de favoriser son comparateur de prix « Google Shopping ».

En 2018, la commission européenne a épinglé Google avec une amende record de 4,34 milliards d’euros, nouveau record, en lui reprochant notamment d’avoir payé des fabricants de téléphones ainsi que des opérateurs, pour qu’ils installent sur leurs appareils, son propre système d’exploitation.

Ca a recommencé en 2019. La Commission européenne a infligé une amende de 1,5 milliard d’euros à Google pour abus de position dominante à travers sa régie publicitaire AdSense. C’est la troisième fois en deux ans.

La dernière en date, c’était il y a 2 semaines, le résultat de 6 mois d’enquête sur les abus publicitaires, menée par l’Autorité de la concurrence (pour en savoir plus sur cette enquête, c’est par ici !).

Le paiement partiel des impôts

Google, comme Amazon d’ailleurs, utilise un stratagème tout à fait légal pour éviter de payer tout ce qu’il devrait dans les pays dans lesquels il opère. Il y a un côté très agaçant pour vous et moi qui payons des impôts et taxes non négligeables sur notre chiffre d’affaires. Alors tant que les Européens ne parviennent pas à se mettre d’accord sur la fiscalité des multinationales du numérique, Google en profite, et il aurait tort de ne pas le faire, non ?

En attendant, l’Europe continue de travailler sur ce sujet, mais quand aboutira t-il ? Une chose est sûre, Google paie plus d’amendes que d’impôts en Europe.

Conclusion

En espérant que Google ne pénalisera pas mon site pour cet article 😉 On se retrouve très pour la suite afin de vous proposer des alternatives aux différents services Google. Et sachez que le même article peut être écrit sur Facebook, vous voyez ce qui se passe en ce moment avec le changement des règles d’utilisations de What’s app…

Si vous avez d’autres raisons d’éviter Google, posez-les en commentaires ci-dessous.
Et n’hésitez pas à partager vos propres retours d’expérience !