— Publié le 22 avril 2023 —
Dans un article précédent, nous évoquions l’intérêt, pour ne pas dire l’urgence, à passer en mode « internet éco-responsable », AKA green web…
Cet impératif écologique s’est tout naturellement reporté sur l’ensemble du design, et comme nous faisons aussi de l’identité graphique, il est temps de parler de « design de marque éco-responsable », AKA… éco-branding.
Kézako « éco-branding » ?
Le « branding », communication de marque en français est tout particulièrement concerné par cet effort à être écologiquement irréprochable. En effet, les marques communiquent, diffusent et s’affichent à très forte dose, ce qui entraine des dépenses de matières premières, de ressources naturelles, d’énergie… À notre petit niveau, nous ne parlerons pas des ravages écologiques faits par les porte-containers géants qui nous ramènent de Chine nos commandes passées sur internet. Parlons plutôt des outils de communication qui enluminent notre quotidien de consommateurs.
L’éco-branding, c’est avoir une marque qui fait attention à l’environnement et aux ressources naturelles dans sa façon de communiquer. Une marque éco-responsable autrement dit.
Et nous allons voir que ça passe par une multitude de petites choses qui, mises bout à bout, forment un gros effort pour la planète.
Comment je peux « éco-brander » ?
La communication imprimée est un des domaines dans lequel on peut faire beaucoup, et dès la création d’un logo.
De très intéressantes études ont été faites pour montrer qu’un logo « allégé » consommait moins d’encre, donc moins de consommables à la poubelle. En voici quelques exemples.
Les économies d’encre se font également sur les couleurs. Pour ça, le nuancier quadrichromique (Cyan, Magenta, Jaune, Noir) est pratique, car il permet des dosages d’encre plus légers.
Un nuancier éco-responsable a même été créé avec des couleurs dont le pourcentage d’encre est réduit, sans pour autant sacrifier l’esthétique des couleurs.
Trucs et astuces : autant que possible, limiter les aplats de couleurs et privilégier les designs sur fond blanc. Le noir dosé à 85% (au lieu de 100%) est suffisant, car l’œil ne percevra que très difficilement la différence, voire ne la percevra pas du tout. Et c’est 15% d’encre économisés.
Et pour étaler toute cette encre, il faut bien du papier. Il faut le choisir recyclé, et autant que possible proposé chez un papetier vertueux. Un vrai papier recyclé est un papier fabriqué avec… du papier, la réglementation en vigueur pour décrocher le label « papier recyclé » imposant a minima 50% de cellulose issue de papiers récupérés.
Aussi étonnant que ça puisse paraître, les typographies aussi peuvent se montrer éco-vertueuses. Les fonderies se sont mises à dessiner des polices de caractères elles aussi moins gourmandes en encre. La première officiellement reconnue est Ecofont, très facile à trouver sur internet (Mac, Windows, Linux).
Sinon, le choix se porte tout naturellement sur des typographies fines, au dessin clair. Pour l’imprimé, on a la possibilité d’utiliser un large panel de familles de caractères. Pour le digital, on va voir ça dans quelques instants.
Enfin, privilégier des supports de communication dont la durée de vie sera longue, car ré-utilisables. Opter pour une brochure ou un kakémono (imprimé sur une toile micro-perforée, donc moins de matière) plutôt qu’un flyer qui risque de finir très rapidement à la poubelle.
Et sur les écrans ?
Nous en avons déjà parlé, il s’agit donc d’une rapide révision des fondamentaux.
Un mode sombre pour vos sites web, même si oui, ok, c’est du travail en plus. Pensez à l’internaute soucieux de faire des économies d’énergie.
Sinon, optez pour un site sur fond sombre d’entrée de jeu, au moins pour la page d’accueil.
Des images optimisées au maximum. Soit du SVG pour les illustrations vectorielles, soit du WEBP pour les images bitmap (photos). À ce sujet, je vous renvoie au très éclairant article de Marine sur ce format d’images.
Le temps nécessaire à votre page pour se charger s’en verra significativement réduit, donc économies d’énergie encore une fois.
Des typographies standard que tout le monde possède sur son ordinateur, et non une orgie de polices de caractères embarquées ou distantes. En tant que designer, je peux vous dire qu’il y a matière à se faire plaisir avec de l’Arial.
Le choix d’un hébergeur vertueux, un VRAI, qui fera en sorte que ses serveurs ne consomment pas l’équivalent électrique d’une ville de province.
Conclusion
Comme nous le disions au début de cette article, si l’éco-responsabilité dans la communication visuelle est désormais une nécessité, c’est loin d’être à considérer comme une contrainte. En étant malin et sans renoncer à se faire plaisir, on arrive à être éco-vertueux dans sa comm’, qu’elle soit imprimée ou digitale.
N’hésitez pas à nous dire en commentaire si vous aussi vous vous êtes placé.e.s dans une démarche éco-responsable, et si oui, comment faites-vous ?
Et si vous avez des questions, n’hésitez pas non plus.
Sources :
https://edition.cnn.com/style/article/ecobranding-less-ink/index.html
https://github.com/Ecobranding/Ecobranding-CMYK-Guide
https://www.ecofont.com/
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